dimanche 6 janvier 2008

Il est entré, l’Hiver, il est là...
Il est entré chez moi, l’Hiver, le voilà.
Il est entré, comme chez soi, sans frapper, sans s’annoncer,
Sans utiliser la sonnette, il a tout simplement tiré la chevillette...
Comme si je l’en eus prié. 

Qui me l’a mis, ce feu... Qui l’a mis là ?
Qui me l’a mis, ce froid... Qui lui a dit d’entrer chez moi ?

Il s’est assis, justement là, l’Hiver, 
Cette nuit... dans mon fauteuil de prière.
Il s’est assis, fier comme un roi, de cette manière cavalière, 
Dans mon fauteuil de prière, sans me voir, sans s’émouvoir... 
Comme si je l’en eus prié.

Il a contemplé, l’Hiver, cette nuit-là, 
Dans l’âtre, un feu qui n’existait pas.
Au fond de son œil dansait comme le reflet d’un feu de bois 
Qui se fut trouvé là, mais sans y être, tout en me consumant l'être... 
Comme si je l’en eus prié.

Puis il a rigolé, l’Hiver, sous mon toit, 
Il s'est moqué de mon feu sans joie...
Je l’ai pris alors par le bras... Il ne faisait pas bien le poids, l'Hiver,
Devant la fournaise en moi. Je l'ai raccompagné... Il m'a prié de l'excuser...
Comme si je l’en eus prié. 

Qui me l’a mis, ce feu... Qui l’a mis là ?
Qui me l’a mis, ce froid... Qui lui a dit d’entrer chez moi ?